[RP] Les plaies de Bernis

Nombre de messages : 115 Date d'inscription : 07/01/2007

Quelque part à Albi

Le parchemin tombait à terre alors que ses extrémités s'enroulèrent.
Le bruit du parchemin ne fut pas suffisant pour réveiller celui qui l'avait laissé tomber. L'homme dormait d'un sommeil léger et probablement très inconfortable dans son fauteuil, la tête sur son secrétaire/ Non loin, une chandelle vacillante prête à rendre l'âme alors que les premières lueurs de l'aube commençaient à se deviner. De l'autre côté une bouteille d'eau de vie presque vide. Malgré cet incofort, il était au milieu d'un rêve Rêve insignifiant aujourd'hui mais qui prendra tout son sens bien plus tard.

Il était là, insouciant, dans une clairière d'une forêt, clairière qu'il ne reconnaissait pas et qu'il essayait de détailler afin de se retrouver, mais un bruit attira son intention, une sorte de râle. Il avance de quelques pas, cette fois pas de doute, une voix féminine, un cri. Il avance plus franchement vers l'intérieur de la forêt, les cris se répètent, son rythme s'accélère et il court à travers les ronces et les bois vers l'origine de ces cris. Est-ce un mauvais tour qu'on lui joue ? Plus il s'approche de la source de ces cris plus ils s'éloignent, par moment même il doit s'arrêter, désorienté pour changer de direction. Puis, plus rien, si ce n'est sa propre respiration. Essoufflé, épuisé par sa longue course, il cherche, cherche : au détour une jeune femme nue. Elle est fine gracile,sa peau d'un blanc immaculé. Mais rapidement un bruit caractéristique d'une flèche et le corps qui tombe à terre. Elle se relève chancelante et se cache quelque part, disparaissant de son champ de vision. L'archer va dans la direction de la jeune femme, notre homme saute sur le chasseur. Une lutte s'ensuit, mais comment les différencier ? Le chasseur n'est autre que lui-même : il se bat contre lui même.
La suite est un peu floue, il se souvient vaincre son combat,se laisser inanimé et partir aidé la jeune femme. Mais, point de jeune femme, seulement une biche blessée, une flèche dans le dos, couchée. Puis le trou noir.

BOUM !
Dur réveil, pour le Comte Gaucher tombé de sa chaise ! Il peste déjà contre la gravitation à l'aide de jurons colorés et se relève, constatant q'uencore une fois il s'est endormi sur son bureau plutot qua dans son lit. Etat des lieux. Il termine la bouteille implorante qu'on l'achève, et remet le parchemin tombé à terre sur la table. Un dernier coup d'oeil dessus. Un bien étrange courrier où son intendant parlait d'une rumeur sur Bernis : la ville est maudite. GeoKeR restait incrédule. Ce n'était pas l'habitude de son intendant de donner crédit à des superstitions de village, mais la population semblait inquiète. Cela semblait sérieux. Il faut agir. Ce que GeoKeR ignorait, c'étaient les véritables raisons de cette panique qui, comme toutes les histoires débutent par de petits évènements que l'on croit toujours sans importance. Et notre histoire débute à Bernis quelques semaines auparavant...

[Quelque part sur les terres voisines du château de Bernis]

Ch'père Matthieu, se levait avec l'aurore. A la première pointe du jour, le vieux paysan veuf se levait, avalait un bol de lait et un quignon de pain sec, suivis d'une bonne rasade de gnôle pour se donner chaud avant d'aller traire ses vaches.
Ce matin là n'échappa pas au rituel. Il enfila ensuite sa loque, qui un jour il y a fort longtemps fut un manteau de laine, et se dirigea vers l'étable. Chemin faisant il s'étonnait de plus en plus de ne pas entendre les meuglements familiers de Marguerite, Bernadette ou de la Gertrude. Il arriva devant la porte de l'étable et retira le loquet, puis tira sur la lourde porte en bois. Il lui fallut quelques secondes pour que sa vue de vieillard s'habitue à la pénombre. Quand enfin il y vit clair :

"Sacré Vindiou!!! ouq'ch'est qu'vous vous cachez les filles??!!"

Il chercha derrière les quelques meules de foin, derrière le matériel entreposé, vérifia les cloisons du bâtiment en quête d'une ouverture qui aurait permis aux bêtes d'aller prendre l'air .....mais rien, les vaches avaient disparues.

Ch'père Matthieu sortit de l'étable et héla ses bêtes :

"Marguerite!!......... Bernadette!!........Gertrude!!......"

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